un brin de causette pendant une pause - [meryl & joy]

Journée de congé oblige, j'avais aujourd'hui prévu de retrouver mon père pour une journée père/fille, comme nous le faisions depuis que j'avais été embauchée chez les Oaken. Ce dernier ayant finalement dû remplacer un collègue malade, je m'étais donc offert une petite journée de tranquillité et bien que j'aurais préféré rester sous mes couettes devant une bonne série, j'avais pris mon courage à deux mains pour aller prendre quelque chose dans un café du coin.
Argent en poche, vêtements corrects enfilés -toujours mieux que mon vieux pyjama Batman de toute façon- je me retrouve assise en terrasse face à un café qui, je me connais, ne sera même pas terminé, observant un peu le monde autour de moi. La vivacité des gens, de leurs vies me fascinera toujours et je pourrais passer des heures à les observer se presser ou se détendre, profitant du monde qui les entourent. Perdue dans mes pensées je n'entends pas arrivée la personne qui s'installe vers moi et sursaute légèrement en entendant sa voix.
Il me faut quelques petites secondes pour vérifié qu'on s'adresse bien à moi et pour que mon regard ose affronter celui de la jeune femme qui est désormais en train de fumer. Je me suis toujours demandé comment on pouvait commencer à fumer, l'odeur simple de la cigarette m'empêche même de penser un jour tester ces choses là. Mais je suis peut-être bien différente des autres parès tout.
« Je... euh...» Un court moment d'hésitation laisse deviner avec facilité mon peu d'habitude à être en compagnie de quelque chose d'humain ou de vivant même. Ma peur de parler me gagne toujours quand il ne faut pas. « Je... oui je suis toute... toute seule. » J'arrive enfin à articuler une phrase correcte et je prie le ciel et tout ce que je peux prier pour que ça ne conduise pas cette demoiselle à rire de moi ou à me prendre pour une folle.

Ok j'ai buggé. Vraiment. Je devrais commencer à écouter mon père quand il me dit que, non, je ne peux pas passer ma vie à ne regarder que des séries sur mon ordi et que je dois aussi penser à parler à des gens qui sont réels. Jamais réussi à lui faire comprendre que Dean Winchester il était bien réel dans mes rêves. J'ai l'habitude que mes réactions suscite le rire et ça ne manque, même si je remarque qu'elle se retient de rire. Enfin quelqu'un qui a du respect. « Oui, non, enfin j'attends personne. » Je réussi à décocher un sourire qui reste tout de même discret. « Je suis désolée, je... j'ai pas tellement l'habitude que des gens me parlent. » J'arrive enfin à calmer ma panique intérieure pour articuler une phrase correcte. Depuis que je travaille pour les Oaken, j'arrive mieux à canaliser mes craintes et à parler aux autres, ce qui en somme est plutôt bien et bénéfique. C'est toujours mieux de ne pas tout gâcher quand des occasions comme celle-ci se présentent, si j'ai les moyens de ne plus être seule dans mon cercle d'amis, je dois vraiment arrêter de me poser des questions et me lancer. Même si, oui, c'est plus simple à dire qu'à faire, personnes ne pourra me dire que je n'essaie pas. Non, parce-que vraiment, je prend sur moi pour parler sans bégayer ou sans hésiter trop longtemps.

Mais qu'est-ce qu'il m''a pris de dire que j'avais pas l'habitude qu'on me parle. Y'a pas plus facile pour passer pour une timbrée. Bien sur c'est naturel de parler, pas besoin de me le dire, sauf que pour moi, ça ne l'est pas du tout. Faute d'avoir eu beaucoup de camarades dans mon enfances, j'ai eu un père surprotecteur, une maman qui prend la fuite et surtout, une peur maladive du jugement des autres. « J'ai pas vraiment eu l'occasion de parler à grand monde. Je suis du genre à rester... Chez moi. » Je devrais vraiment apprendre à me taire parfois, je passe encore plus pour une folle à dire que je ne parle pas à grand monde parce-que je reste cloîtré chez moi. Pourtant mes réactions et réponses ne semblent pas la déstabilisé et j'en remercie presque intérieurement la personne qui joue au sims avec ma vie.« Hum non, non je viens d'arriver, enfin, je n'ai même pas encore commencer à boire mon café. Tu... Tu travaille ici non ? » Oui c'est bien Meryl, tu fais des efforts pour parler. ENfin, tu peux aussi devenir un vrai moulin à paroles quand t'es à l'aise. Ouais, enfin, voilà que je me parle à moi même, ça m'apprendras à regarder la télé à longueur de temps.

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