(ADE) toc, toc toc...

T'es derrière cette porte depuis plusieurs minutes déjà et pourtant tu n'as toujours pas frappé. Tu regardes ce bout de bois pendant que ton cerveau fonctionne à cent à l'heure. T'aimes pas t’incruster, t'aimes pas déranger... Tu te passes un peu nerveusement une de tes mains dans ta chevelure déjà tout emmêlé, pendant que ton autre main remets ton sac en place sur ton épaule. T'aurais pu dire non, t'aurais pu inventer une histoire pour ne pas aller dormir chez elle. Pourtant t'avais pas eu le courage, elle avait l'air tellement tenir au fait que tu aies un toit pour quelques heures, que t'avais pas résisté et un oui était sorti d'entre tes lèvres avant que tu es eu le temps de réfléchir correctement. Tu regardes le couloir désert et l'envie de retourner dans le parc devient de plus en plus présent dans ton corps. Après tout, si tu pars maintenant, Adélaide n'en saura jamais rien, elle penserait certainement que tu as oublié son adresse ou quelque chose dans le genre. Sauf que tu te connais, tu t'en voudrais terriblement si tu la revois dans les prochains jours. Un long soupir s'échappe d'entre tes lèvres et le plus lentement que tu peux, tu presses la sonnette pour montrer que tu es là, que tu as cédé à la tentation. Qui sait, peut-être qu'elle n'est pas là et donc que tu allais pouvoir faire demi-tour sans avoir honte et sans t'en vouloir pour le restant de ta vie. De nouvelles secondes s'égrainent et presque malheureusement pour toi, t'entends du bruits derrière la porte, preuve que la demoiselle était bel et bien là. Un petit sourire apparait sur le coin de tes lèvres alors que la porte s'ouvre. Salut... Ben voilà, je suis là. c'était crétin, totalement débile mais tu ne savais pas vraiment quoi dire. Tu la regardais sans bouger, te demandant un peu ce qu'elle était entrain de penser de toi. Toi un pauvre adolescent qui traine dans les rues plutôt que d'étudier à l'école.

T'espérais un peu qu'elle te dise que finalement son invitation n'était plus valable, qu'elle avait eu un imprévu et que donc elle devait partir là, maintenant, tout de suite. Toi qui n'était pas du tout croyant, tu te mettais à prier tous les dieux pour que ça arrive. Tu détestais déprendre des autres, tu te pensais assez grand pour te débrouiller tout seul. Après tout, c'était toi et toi seul qu avait décidé de quitter le cocon familial. Tu pouvais y retourner quand tu voulais pour retrouver ton petit confort et les coups qui allaient avec. Alors que tu poussais un léger soupir en te remémorant ces terribles souvenirs, la porte s'ouvrir sur la demoiselle, qui était tout sourire. A peine ta phrase terminé, que tu te retrouvais dans ses bras, un geste qui te surpris parce que pour toi, un câlin c'était assez intime et tu ne connaissais quasiment pas Adélaide. Tu l'observas quelques instants, un peu étonné, quand enfin elle te relâcha et entra dans le petit logement où elle vivait. Tu fus un peu, voir même beaucoup étonné du peu de meuble qui se trouvait à l'intérieur. Tu ne la connaissais pas, certe, mais t'avais pas du tout imaginé son appartement comme ça. Tu regardais un peu les lieux et t'exécuta quand elle te proposa de t'asseoir, tes affaires à tes pieds. Un léger rire s'échappa d'entre tes lèvres à ses multiples questions auxquels tu n'avais même pas le temps de répondre, tellement elle en posait en même temps. Alors, je vais bien, non je n'ai pas faim et... Non je n'ai pas de questions. Tu déposais ton regard sur elle, te demandant bien comment elle faisait pour inviter quasiment un inconnu à dormir chez elle. T'aurais pu être un délinquant, une personne pas du tout fréquentable et mentir sur tout ce que tu lui disais. Pourtant, tu voyais bien qu'elle était sincère, la belle demoiselle voulait réellement t'aider. C'est sympa de m'héberger pour la nuit. Mais tu sais, le parc est confortable et la nuit n'allait pas être fraîche. J'aurais donc pu sans soucis dormir dehors.