Aisling - Electron libre et indépendant

Mademoiselle Coyle, bonjour et bienvenue dans nos locaux.
Bonjour et merci de m'avoir invitée.

C'est tout à fait normal. Après une telle opération chirurgie à risque – que vous avez réussi de main de maître – il fallait absolument vous inviter pour en parler.
Eh bien, je ne sais pas trop quoi dire. Je n'ai fait que mon travail.

En parlant de votre travail, vous êtes donc chirurgienne spécialisée en neurochirurgie. Cela vous a-t-il toujours attiré ?
Tout à fait. Déjà enfant, c'était un métier qui me passionnait énormément. Enfin, tout du moins, le milieu médical me fascinait. La chirurgie est venue un peu après. A l'époque, ma maîtresse s'était absentée pendant un mois et demi environ, pour une chirurgie bénigne au genou. A son retour, nous en avons discuté en classe et cela m'a plu tout de suite.

C'est donc grâce à cette dame si vous en êtes là aujourd'hui ?
On peut dire ça comme ça. Cette année-là – je devais avoir 12 ans – on a beaucoup discuté. Elle m'a conseillée, poussée à donner le meilleur de moi-même et croire en mes chances. C'est peut-être la seule prof qui a cru en moi dès le départ.

Vous pouvez m'en dire plus ?
Disons que je n'étais pas quelqu'un qui aimait les cours. On pourrait même dire que je m'en foutais royalement. Bon, je n'étais pas mauvaise non plus mais je n'en faisais pas une. J'aurai pu avoir une sacré moyenne si j'avais bossé un tant soit peu. Mais bon, j'étais bien comme ça. Enfin, bref. Cette dame-là a tout de suite compris comment je fonctionnais et m'a poussé pour que je puisse faire ce dont je rêvais. Sincèrement, je lui dois mon travail.

Et vos parents, qu'en pensent-ils ?
Je dois avouer qu'ils ont eu peur. Comme je l'ai dit, je m'en foutais de l'école parce que j'avais cette impression que cela n'apporterait rien de spécial. Donc, quand je leur ai dit ce que je voulais pour mon avenir, ils ont craint le pire. Je crois que cela a été leur pire frayeur. Mais j'ai pu leur démontrer, au fil des années à l'Université, que je savais me montrer sérieuse, consciencieuse et déterminée. A la remise des diplômes, j'ai vu de la fierté dans leurs yeux et je peux vous dire que cela remplace tout l'or du monde. Encore maintenant, ils ne cessent d'être en admiration devant tout ce que je peux accomplir dans mon travail. Mais c'est que j'aime ce que je fais. C'est tout.

Vos parents ont l'air d'être tout pour vous …
C'est vrai. Ils se sont saignés en quatre pour que je puisse ne manquer de rien. Et même si j'ai eu une bourse pour l'Université, ils ont voulu participer aux frais. Franchement, mes parents sont des gens en or. Quand je suis née, ils ont tout plaqué pour venir ici, souhaitant une vie meilleure pour moi. On a donc déménagé de Belfast pour venir vivre le rêve australien.

Vous êtes donc née en Irlande du Nord. Vous êtes loin de vos racines. Vous avez eu l'occasion d'y aller ?
Pas encore mais je ne désespère pas. Toute ma famille vit encore là-bas et je rêve de les rencontrer un jour. Peut-être dans les mois qui arrivent. Qui sait ?

On m'a dit que votre prénom venait de votre grand-mère.
Effectivement. Elle est décédée une semaine avant ma naissance et mon père a souhaité que je porte son prénom en son honneur. Cela peut paraître fleur bleue, ou que sais-je, mais j'en suis heureuse. J'ai l'impression qu'elle vit en moi, qu'elle me guide à chaque décision importante à prendre.

Vous êtes définitivement très famille.
Je dirais même plus. La famille, c'est la vie. La base de tout. C'est quelque chose d'extraordinaire, de fantastique même. Et puis, c'est quand même les premières personnes avec qui on échange. Et puis, il y a les amis avec qui on grandit. Avec qui on échange aussi. Et dans ce groupe d'amis, il a ceux qui deviennent la famille.

Pourtant, vous n'êtes pas mariée.
Pas besoin de mariage pour considérer l'autre comme quelqu'un de la famille. Je fais partie d'un groupe de quatre personnes dont chaque membre est considéré comme quelqu'un de ma famille. Ce sont mes meilleurs amis. Des personnes en qui j'ai totalement confiance et dont je confierais ma vie, les yeux fermés.

En parlant de mariage, vous avez avouée ne pas vouloir vous faire passer la bague au doigt.
C'est vrai. Je ne suis pas anti-mariage, loin de là mais je n'ai pas besoin d'un papier pour prouver à l'autre mes sentiments. C'est un travail au quotidien et c'est pas un papier qui montrera au monde entier ce que je ressens pour l'autre. Mon compagnon a du mal à le comprendre. Il m'a demandé en mariage deux fois – ou trois, je ne sais plus – et à chaque fois, j'ai refusé. C'est dur, je le sais, mais sincèrement, ça ne changera rien.

Il nous a raconté qu'en ce moment, votre couple battait de l'aile. C'est à cause de ça ?
Pas totalement. Entre ça, mon travail prenant et mes amis, nous nous voyons de moins en moins. Cela en devient pesant. Je l'aime sincèrement mais nous nous retrouvons à un croisement où nous devrons choisir si nous continuons ou si nous nous séparons ici.

J'imagine que la question des enfants ne se pose pas.
(Rire) Vous pouvez mais vous aurez la même réponse que pour le mariage.

Eh bien, merci pour cet entrevu fort agréable. C'était fort plaisant d'en apprendre un peu plus sur vous.
Merci beaucoup, encore une fois, de m'avoir invitée. J'ai apprécié le moment.
   

j'ai adoré l'originalité de ton histoire je suis pressée de voir l'évolution de ta petite blondinette il va falloir que je te demande un lien

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